Il est édité par Guy Lévis Mano. En s'enfonçant dans la maladie, l'écrivain connaît des moments à la limite de la folie. » Il s’adresse ainsi à ses « compagnons d’écriture » : « On affirme sous une grande quantité d’angles que certaines fonctions de la conscience, certaines activités contradictoires peuvent être réunies et tenues par le même individu sans nuire à la vérité pratique et saine que les collectivités humaines s’efforcent d’atteindre. p.22. Chestov lui communique sa philosophie de la tragédie. Ce cahier traitant de politique, et en particulier de l’Espagne, ne comporte qu’un seul volume qui est édité en 1946 aux éditions Calmann-Lévy. Bataille y a donné sa première conférence le 17 janvier 1938 intitulée « Attitude devant la mort », indiquant ainsi l'importance du sujet. Ce projet avorté portait le titre de Genèse, et sa parution devait être trimestrielle, simultanément en français et en anglais ; Bataille travaille au sommaire avec Patrick Waldberg. Il habite tantôt là, tantôt chez Denise Rollin, sa nouvelle compagne depuis 1939, et avec laquelle il vit jusqu’en 1943. Il écrit en 1948 une Théorie de la religion qui est annoncée pour 1949, mais ne paraîtra pas de son vivant. Meer dan 40 jaar ervaring en 40.000 tevreden klanten per jaar geeft Eurogifts de unieke expertise om u het perfecte gepersonaliseerde relatiegeschenk of promotieartikel aan te bieden. Dans le numéro 3 de La Révolution surréaliste, en 1925, Leiris avait commencé un glossaire: « Glossaire j'y serre mes gloses »[89]. Mais le plus virulent accusateur est sans doute Souvarine qui déverse sur l'auteur un monceau d'insultes, l'accusant d'être « détraqué sexuellement », « libidineux », voire intellectuellement pervers, d'avoir prêté à Simone Weil les traits de Lazare dans Le Bleu du ciel parce qu'elle est juive, ajoutant qu'on devine le mot qu'il n'ose pas prononcer, en pensant à la mère de sa fille (Sylvia Bataille est juive). Une revue dirigée par Yvan Goll publie son premier numéro. Ils sont presque tous jeunes, certains sont même adolescents[39]. J’étais sensible aussi aux dehors mêmes du personnage qui, plutôt maigre et d’allure à la fois dans le siècle et romantique, possédait (en plus juvénile bien sûr et avec une moindre discrétion) l’élégance dont il ne se départirait jamais, lors même que son maintien alourdi lui aurait donné cet air quelque peu paysan que la plupart ont connu, élégance toute en profondeur et qui se manifestait sans aucun vain déploiement de faste vestimentaire. » Elle s'est en particulier intéressée à Colette Peignot dont elle a fait un personnage de son roman Don Quichotte. 16 pays étaient alors réunis à Paris. Ce qui laisse supposer que les parents de Georges l'auraient fait baptiser un peu avant l'âge de un an, alors qu'ils étaient irréligieux ou indifférents à la religion. Elle a alors treize ans[196]. Bataille se joint à ces nouveaux amis, et à la réunion du comité qui a lieu le 5 novembre 1955 à la Salle des Horticulteurs, rue de Grenelle à Paris. On dit souvent d'un mouvement qu'il est « dans l'air », et il est vrai qu'il en est ainsi de celui-ci. Trois livres de Bataille paraissent simultanément chez trois éditeurs différents en 1957 : chez Gallimard La Littérature et le mal, aux Éditions de Minuit L'Érotisme, chez Pauvert Le Bleu du ciel. Il y publie Comment dire ? Skira a publié les deux livres Lascaux ou la naissance de l'art et Manet à la fois en français et en anglais. La civilisation aztèque a toujours hanté l'imaginaire de Bataille, qui est aussi fasciné par les sacrifices humains. Madame Edwarda est une putain « trop basse », mais elle représente aussi l'image de Dieu, le « Très Haut »[373]. José Pierre écrit que l'influence de Bataille demeure repérable « dans tout ce qui trahit une indéniable fascination pour l'horrible, mais également à travers un certain type d'analyse où une apparente rigueur scientifique sert en fait une approche du genre “frénétique” ». Mais le goût de Bataille pour les monstres et pour les ténèbres finit sans doute par gagner insidieusement Minotaure, y faisant pénétrer cette « fascination angoissée », comme le souligne Michel Surya, citant Starobinski[111]. Ce texte témoigne de la place importante que l'érotisme tient dans la recherche mystique de Bataille, ainsi qu'il le développe par la suite avec Madame Edwarda, qui est le plus marquant de ses livres érotiques (1941) selon Pierre Prévost[360]. Grâce à Pierre Klossowski, il trouve refuge dans l'atelier du peintre Balthus qui est le frère de Klossowski. Il y a dans La Structure psychologique du fascisme une revendication clairement antagoniste à la revendication fasciste. Citons les photos d’Éli Lotar prises à La Villette pour l’article « Abattoir »[94], les illustrations des sacrifices aztèques, un horrible tableau d'Antoine Caron qui représente, entre autres, un homme fouillant les entrailles de sa victime[95]. À cette époque, Bataille s'adonne aussi à la boisson et au jeu. Il quitte l'appartement où il vivait avec sa mère et son frère 85 rue de Rennes. Estimait-il devoir à ses co-initiateurs du Collège un semblant de réserve ? Mais les surréalistes comptent alors plusieurs chapelles qui ne trouvent pas toutes à s'exprimer[47]. La différence entre philosophie et mystique réside principalement en ce que dans l'expérience, l'énoncé est rien[318]. Entièrement écrit par Bataille, ce dernier numéro à paraître en 1939[146] fut préparé, mais finalement ne fut pas publié. On peut noter aussi ceux de Maurice Blanchard (il vient de publier Les Pelouses fendues d'Aphrodite chez la Main à plume en 1942 [...] et de Christian Dotremont [...] il fondera en 1947 le Groupe surréaliste révolutionnaire de Belgique. Alors qu’il a de plus en plus de difficultés à travailler, il publie en 1959 Le Procès de Gilles de Rais, ouvrage dont se servira son neveu Michel Bataille pour établir une biographie de Gilles de Rais[291]. La lutte des classes n'est pas la seule réponse au fascisme, il n'y a pas que le communisme pour lui apporter des solutions[130]. Il se scandalisa de mon aversion outrée pour les études philosophiques et je l'écoutai docilement lorsqu'il me guida avec beaucoup de sens dans la lecture de Platon. C'est à lui cependant, de même qu'à Pierre Klossowski, qu'on doit de savoir le peu qu'on sait d'Acéphale. « une option matérialiste qui lui permet de publier, en compagnie de Queneau, « D'une certaine manière, il n'est pas faux de dire que les thèses du « Collège » sont déjà en germe dans cette prise de position de Bataille face aux surréalistes et face aux communistes, puisque ce qu'il revendique dans ses interventions aux côtés de Souvarine dans, « l'enjeu politique positif à gauche est encore le communisme, seule la Critique sociale commence à en douter, et l'enjeu négatif : le fascisme, « La réalité hétérogène est celle de la force ou du choc, « Ma recherche eut un objet double : le sacré, puis l'extase, », « Je veux décrire une expérience mystique, « À l'église il n'est que le masque de l'impossible. Michel Surya précise : « La seule évocation littéraire de ce mariage n'est donc pas seulement tardive, elle est aussi, sans recours, négative, portée au pire, comme le furent généralement toutes celles de sa vie privée [...] comme le sera [...] celle de la mort de sa mère, en 1930 »[57]. « Le 8 juillet au matin, en présence d'un ami, Jacques Pimpaneau, Georges Bataille mourut [...] il est enterré civilement au cimetière de Vézelay, il n'y eut que des paysans pour l'accompagner[297]. »[294]. Cet agacement déjà inscrit dans l'article sur Haute surveillance n'est pas dû à un mouvement d'humeur mais à des goûts esthétiques : « Bataille romancier est au fond un “classique”. Jean-François Louette, « Bataille-Blanchot : repérages pour un aller et retour », Albert Camus, préface du volume cité par Surya, 2012, p. 422, Philippe Sollers, entretien avec Stéphane Guégan dans. Deux événements le sortent de sa torpeur : la prestation d'un chanteur de flamenco à Grenade, et une corrida du 7 mai 1922 à Madrid où le matador Manuel Granero est mutilé par le taureau qui lui défonce l'œil droit. » Elle meurt en effet le 7 novembre 1938 à huit heures quinze le matin, et son décès met en présence deux clans : d'un côté Bataille et ses amis, de l'autre la famille Peignot, très chrétienne, qui espérait un retour des mécréants dans le giron de l'Église. D'autres articles plus violents vont suivre, déplaçant les critères de beauté et de goût vers ceux du désir et de l'intensité, notamment « Le gros orteil », paru dans le numéro 6 de Documents, qui excite « la rage de voir » la vie humaine dans « un mouvement de va-et-vient de l'ordure à l'idéal et de l'idéal à l'ordure » : « Le sens de cet article repose dans une insistance à mettre en cause directement et explicitement ce qui séduit, sans tenir compte de la cuisine poétique, qui n'est en définitive qu'un détournement (la plupart des êtres humains sont naturellement débiles et ne peuvent s'abandonner à leurs instincts que dans la pénombre poétique). Le torero meurt, il a à peine vingt ans. En réalité, il ne s'agit pas d'une parution en Angleterre mais en France et en Suisse, en langue anglaise. » Chez Bataille, il y a selon Sartre une tentative d'exprimer par un discours rationnel, percé d'extases lyriques, une expérience qui se refuse par essence à la logique[397]. » Bataille est entouré d'autres transfuges du surréalisme, Raymond Queneau, Michel Leiris, qui vont aussi former plus tard le groupe Bataille, soutenant Bataille lorsque Souvarine se montre réservé sur certains sujets, comme c'est le cas pour La Notion de dépense que Souvarine publie sans l'approuver[123]. Le sommaire de tous les numéros est accessible en ligne sur le site Revues Littéraires qui présente l'ensemble année par année[115]. « [...] à juste titre d'avoir traité des problèmes de la résistance, et d'avoir fait l'apologie de la délation ; il se défend enfin d'avoir connu l'existence d'un abbé qui eût pu servir de modèle à Robert C. « qu'il y aurait intérêt à ce que la réponse que voudraient faire les éditions ne mentionne ni son nom, ni le titre de son livre. ». Dans les années 1930, Blanchot est un journaliste « plutôt de droite et même très à droite » : il écrit pour le Journal des débats, Le Rempart, Combat[note 28], L'Insurgé. Georges n'a que trois ans lorsqu'il est témoin des effets furieux de la maladie de son père : douleurs atroces, troubles des viscères, des sphincters, « il lui arrivait par exemple de conchier ses culottes[6] ». Le premier manifeste de ce groupe est paru en 1930. Cette analyse dure un an, Bataille la déclare peu orthodoxe, mais néanmoins bienfaisante. Ce souvenir me paraît le plus terrible de tous, « son affaire en ce monde était d'écrire, en particulier d'élaborer une philosophie paradoxale, « il est probable même qu'en père de famille attaché au sort des siens, il leur enjoignit de partir (ils partirent à Riom-ès-Montagnes), « Elle avait cessé de donner la vie ; elle s'étend comme un cadavre, « Je ne sais plus ce qu'il m'arrivera à travers la tête car il y a déjà longtemps que ma pauvre tête porte je ne sais quoi qui la promet à toutes les aventures, « on aurait tort de croire, si vive qu'en ait été la révélation, que le rire remplaça sans délai la révélation qu'il eut en 1914, « Un petit animal de cette race me semble propre à mettre le feu dans un lit de façon plus ravageante que n'importe quelle créature, « Les difficultés que rencontra Nietzsche - lâchant Dieu et lâchant le bien, toutefois brûlant de l'ardeur de ceux qui pour le bien ou Dieu se firent tuer - je les rencontrai à mon tour, « L'année 1924 voit la fondation officielle du groupe surréaliste. Le père de Georges, Joseph-Aristide Bataille, a épousé Marie-Antoinette Tournadre alors qu'il avait déjà 35 ans. » Le fascisme est le problème de l'État, il est à proportion de la dégénérescence du monde bourgeois : « le monde libéral où nous vivons encore ici est déjà un monde de vieillards aux dents qui tombent et d'apparences[131]. « Il est en rupture avec la scène philosophique et anthropologique dominante, et cela lui donne une envolée très sûre comme écrivain[300] » ; il est celui qui ébranle l'ensemble des discours sur l'expérience mystique, artistique, érotique[300]. Initialement conçue et créée par Georges Wildenstein, fils du marchand d'art Nathan Wildenstein, au début de l'année 1929, pour concurrencer les Cahiers d'art de Christian Zervos, la revue Documents fait appel à Jean Babelon et Pierre d'Espezel, ex-directeurs de la revue Aréthuse à laquelle Bataille a donné des articles sur la numismatique[69]. Le passage de l'entretien est le suivant : Sichère dans cet ouvrage s'appuie fréquemment sur Michel Surya, édition 1987 cité, Sur Hans Mayer, Michel Surya précise : « né à Cologne en 1907, Hans Mayer connut à partir de 1933 la clandestinité puis l'exil après que les SA eurent perquisitionné son domicile. Le critique le plus virulent est sans doute Jean-Paul Sartre qui rédige, à la parution de L'Expérience intérieure en 1943, une critique cinglante en trois volets[note 57],[394]. Les explications de Bataille sont loin d’être toujours compréhensibles, remarque Pierre Prévost, souvent même contradictoires. » Avec Freud, Bataille voit dans le sacré « l'intouchable, ce qui est frappé d'interdit, parce que trop bas ou trop haut ». Toutefois sa nouvelle Patriotisme (1966), dont il explique le motif dans l'article L'incident du 26 février et moi en se référant à Bataille, révèle un écart entre le monde du « samouraï » et celui de Bataille[424]. 10 Néanmoins, en quinze numéros, pas une fois le nom de Breton n'est cité[99]. » Plus tard André Masson rappelle que les numéros 4 et 5 d'{{}}Acéphale ont été écrits et dessinés en Espagne en pleine guerre civile espagnole. D'un monde l'autre », au sommaire duquel sont annoncées les contributions de : « Marcus Coelen pour la réception de Bataille en Allemagne, Stefanos Geroulanos, pour les pays anglophones, Yves Hersant pour l’Italie, suivi d'un entretien avec Franco Rella et Susanna Mati, Nakaji Yoshikazu pour le Japon, Elena Galtsova pour la Russie[438]. S'était-il obligé à parler jusqu'ici comme aurait fait une savant (ou à l'essayer) ? Mais hors de l'église, que lui reste-t-il ? Georges étudie au lycée de Reims jusqu'en classe de première, il poursuit ensuite au collège d'Épernay où il est pensionnaire à sa demande, il y obtient son premier baccalauréat en 1914[12]. « Dis donc, docteur, quand tu auras fini de piner ma femme[8] ». La Société a pour but d'« étudier le rôle, dans les faits sociaux, des facteurs psychologiques, particulièrement d'ordre inconscient, et de faire converger les recherches entreprises jusqu'ici dans diverses disciplines[180]. Quelques années plus tard, Bataille subira le « feu roulant » de ses anciens compagnons de route, lors de la publication en janvier 1933 de son texte « La Structure psychologique du fascisme », paru dans La Critique Sociale no 10[391], qui fait écho à « La Notion de dépense », article paru quelques mois plus tôt dans la même revue[313] ,[392],[note 56], puis lors de la parution de Madame Edwarda et ensuite de son roman Le Bleu du ciel. C'est à lui que je dois la base de connaissances philosophiques qui, sans avoir le caractère de ce qu'il est commun d'attendre sous ce nom, à la longue n'en sont pas moins devenues réelles. Il a même rédigé seul, en mars 1936, sans l'avis de Breton, un tract intitulé « Travailleurs, vous êtes trahis », y apposant la signature de Breton et des surréalistes, joignant au tract un bulletin de souscription au Comité contre l'Union sacrée ce qui consomme la rupture avec le groupe en avril de la même année[330]. Le docteur Borel lui montre des photos du supplice de Fou-Tchou Li, découpé vivant. Leiris a été sceptique dès le début, très vite, il prend du recul, la direction du collège de sociologie se réduit alors à deux membres : Caillois et Bataille. En novembre 1935 alors que la parution de La Critique sociale a cessé l'année précédente, et que Bataille vient d'écrire Le Bleu du ciel, il fonde le mouvement « Contre-Attaque » qu'il dirige avec André Breton, avec lequel il s'est provisoirement réconcilié. À cette occasion, il passe trois jours au monastère de Quarr Abbey dans l'île de Wight, séjour fortuit qui n'a aucune influence sur sa décision : entre l'agitation et la contemplation, c'est l'agitation qui l'emporte, semble-t-il[26]. Documents devient une revue de contre-culture dirigée contre le surréalisme. En 1927, il rencontre Sylvia Maklès, juive roumaine née en France, actrice issue de l'académie Charles Dullin, qu'il épouse le 20 mars de l'année suivante. La haine de l'homosexualité de Bataille n'est pas nouvelle. 7 [...] Curieux, ce, « cette méthode d'un Bataille doctrinaire, prompt à pratiquer tantôt la louange, tantôt le coup de pied de l'âne, est encore plus nette dans la seconde approche de Genet en 1952. L'auteur profane la parole, le livre devient excès, dit alors ce que le mysticisme n'a jamais pu dire et chaque excès de chaque scène est une étape à franchir pour aller vers l'impossible, recherche éternellement recommencée de Bataille[362]. Le contenu de la revue est très diversifié, allant de l'étude des peintures pariétales à la peinture contemporaine et, tout en suivant une « méthodologie de méditation en ethnographie », explore aussi des territoires inattendus tels que le jazz, le music-hall, les instruments de musique, les dessins d'enfants, la bande-dessinée, ou « l'ethnologie de l'art ». Dès 1933, avec La Notion de dépense, il invite à une véritable révolution conceptuelle sur l'économie générale, soulignant l'importance de la « dépense improductive »[328]. Il est clair que, s'il n'en fit pas partie, c'est d'aussi près que possible, c'est-à-dire d'assez près pour que Bataille le tînt scrupuleusement informé de ce qui s'y passait, de ce qui s'y jouait[147]. [...] il reste à Laure trois années à vivre. NOUS SOMMES FAROUCHEMENT RELIGIEUX et, dans la mesure où notre existence est la condamnation de tout ce qui est reconnu aujourd’hui, une exigence intérieure veut que nous soyons également impérieux. Le titre lui-même de la revue revient tantôt à Georges Bataille et/ou André Masson, ou bien à Roger Vitrac (qui faisait aussi partie de Documents), comme le pense Jean Starobinski[108]. Si le Kremlin cherche une domination mondiale, il ne suffit pas de s'en indigner, il faut agir : la paix n’est possible qu’armée. L'œuvre de Bataille est singulière. Yoshikazu Nakaji précise : « la réception scientifique de Bataille au Japon est récente : son œuvre est entrée dans la phase d'une vraie recherche qui, sans nier toute charge émotive, s'assigne pour but de cerner patiemment le fondement et la portée de cette pensée sans pareille. Plus précisément, le 7 février 1937 au café du Grand Véfour, après un exposé de Caillois, qui développera le thème de « l'agressivité comme valeur », Bataille lit le sien, axé sur « l'angoisse de la violence » et une vision de « l'existence dans son ensemble » : l'homme étant « en proie à l'agressivité - à l'agressivité du dehors comme à la sienne propre [...] tous les comportements de l'homme qui sont en rapport avec l'ensemble de l'existence et non avec les fragments qui se trouvent dans l'activité utile sont des réactions en présence de l'agressivité. Bataille n'en publie que la première moitié en novembre en 1933[129]. rodroz films streaming ». Il faut savoir prendre à la lettre les écrivains quand ils écrivent et les penseurs quand ils pensent, quand il s'agit d'écrivains véritables et de penseurs authentiques. Bataille plaque sur le peintre ses propres fantasmes érotiques, voire pornographiques. Michel Leiris a qualifié ces rites de « canulardesques », ainsi qu'il l'a déclaré dans un entretien avec Michel Surya[163]. 1Au cours de la Grande Guerre, les formes de la violence de combat ont subi une rapide et profonde mutation qui devait orienter durablement les modalités de l’affrontement guerrier au cours du xx e siècle et, au-delà, modifier de fond en comble la relation des Occidentaux à l’activité guerrière proprement dite. Tout en soulignant la force de la prose de Genet qu'il compare à la tragédie grecque et dont il met en lumière la « monstruosité noire »[272], il ignore sa poésie[note 43]. Dans une lettre à Georges Lambrichs, Bataille se défend « [...] à juste titre d'avoir traité des problèmes de la résistance, et d'avoir fait l'apologie de la délation ; il se défend enfin d'avoir connu l'existence d'un abbé qui eût pu servir de modèle à Robert C.[381]. Chaque fois qu'il parle de cette nouvelle situation, il en souligne le caractère d'obligation, répétant qu'il a dû se faire bibliothécaire, regrettant de ne pouvoir se consacrer à sa revue Critique[235],[236]. La politique, l’économique, le social et quelle morale...[240] ». »[1] Ainsi, sa vie et son œuvre se confondent, mêlant mysticisme et érotisme. Session 2020. Écrit en 1937, publié clandestinement en 1941, officiellement en 1956, ce texte n'a cessé de préoccuper Bataille jusqu'à sa mort. Les deux joueurs poseront alors directement la carte suivante face apparente et celui qui disposera de la valeur la plus élevée emportera la manche (et donc les 4 cartes placées). Bataille donne aussi des lectures partielles de L'Expérience intérieure qu'il est en train d'écrire. édition établie et annotée par Louis Yvert, postface de, Notices, notes et bibliographies rédigées par Gilles Ernst, Marina Galletti, Jean-François Louette, Cécile Moscovitz, Gilles Philippe et Emmanuel Tibloux, « les catégories traditionnelles, les délimitations qu'elles établissent, se révèlent inappropriées ou encombrantes dès lors qu'on veut rendre compte de l'ensemble de ses écrits, L'intermède révolutionnaire : Contre-Attaque, Collège de sociologie et Société de psychologie collective, Bataille critique littéraire : le cas Jean Genet, Dernier groupe politique et « Affaire Sade », Du mysticisme à l'impossible, de l'érotisme à la mort, Filmographie et autres adaptations artistiques, « il lui arrivait par exemple de conchier ses culottes, « Dis donc, docteur, quand tu auras fini de piner ma femme, « Je le vois avec un sourire fielleux et aveugle étendre des mains obscènes sur moi. Le problème étant de savoir où commence la nature où commence la contre nature comme celle où Simone aime qu'on urine sur ses fesses dans Histoire de l'œil[276]. » Bataille s'est adressé au juge non pas en tant qu'écrivain et ami de Pauvert, mais en tant que bibliothécaire et « philosophe ». « On affirme sous une grande quantité d’angles que certaines fonctions de la conscience, certaines activités contradictoires peuvent être réunies et tenues par le même individu sans nuire à la vérité pratique et saine que les collectivités humaines s’efforcent d’atteindre.